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Didier Ignace Ratsiraka, l’éternel incompris

Dernier hommage Didier Ratsiraka

Permettez-moi de parler à mon titre personnel. Une fois n’est pas coutume, et l’occasion s’y prête bien. Le samedi 28 mars au matin, ma femme me réveille pour m’annoncer la triste nouvelle. Sur les réseaux sociaux, la nouvelle s’est déjà répandue comme une traînée de poudre. Serait-ce donc vrai ? L’Amiral Rouge aurait-il réellement passé l’arme à gauche ?

« Servir la nation jusqu’au dernier souffle »

À peine une semaine plus tôt, je me disais en soupirant qu’il était fort probable que ce grand Homme allait s’éteindre dans pas longtemps.

Bien qu’il ait été encore très précis à son habitude dans son allocution, il m’a été impossible de passer à côté de son souffle court et de l’effort qui lui était nécessaire pour prononcer chaque phrase.

Et je me souvins de la phrase qu’il ne cessait de répéter : « je n’ai plus l’ambition de devenir Président. Mais je m’exprime, au cas où mon avis serait d’une quelconque utilité, car j’ai juré de servir la Nation jusqu’à mon dernier souffle ».

Ce vendredi-là, il l’avait encore réitéré. Dieu seul sait si, à ce moment-là, il savait ou non si son sort était scellé ou pas. Les choses se sont précipitées. Deux jours plus tard, on apprend qu’il a été hospitalisé, ainsi que son épouse. Quelques jours après, le glas retentit. L’Amiral Rouge n’est plus.

Dernier hommage Didier Ratsiraka

Hommages à deux vitesses

Les hommages ont plu, sur les réseaux. Dans un premier temps, il y a eu ceux qui rendaient hommage au Grand Homme d’État qu’il était : visionnaire, érudit et surtout profondément patriote.

Puis il y a eu ceux qui ont littéralement craché sur sa mémoire. Qu’on se le dise, l’Amiral n’a pas eu que des amis dans le paysage politique malagasy. Pour autant, le soatoavina aurait voulu que la famille fasse le deuil de leur proche. Que nenni, ont décidé certains. Malagasy tsy miady amam-paty, ce n’est plus dans l’ère du temps.

En 2002, il s’était confié à La Revue de l’Océan Indien : « On me diabolise, mais j’ai la conscience tranquille. Je dis que l’Histoire m’acquittera »

Visionnaire, éternel incompris

Fort heureusement, Didier Ratsiraka est parti avec la satisfaction du devoir accompli et la conscience tranquille. Il a donné son avis sur la stratégie face au Covid-19 afin de protéger le Vahoaka qui lui est si cher.

Interrogé par les journalistes, il s’est même offert le luxe de prouver son innocence dans le décès de Ratsimandrava, relatant les faits et citant des noms de témoins, dont quelques-uns encore vivants.

Le lundi 29 mars 2021, son corps a été ramené au Mausolée des Mahery Fo, ce même Mausolée qu’il a fait construire quelques décennies auparavant en mémoire des Héros de la Nation. Même son accession à ce Mausolée aura été source de critiques.

Mais ceux qui l’ont connu savent bien que s’il avait encore été des nôtres, il aurait dit avec la plus grande désinvolture : « Enterrez-moi où bon vous semble, si cela peut apaiser vos tensions ».

Adieu Monsieur le Président, Éternel incompris. Mais, c’est en partie de votre faute, puisque rares sont ceux qui ont effleuré votre vision et votre Q.I. Comme vous le disiez si bien : « Nemo auditur propriam turpitudinem allegans ».

ITW du mois : Marylène Ratsisalozafy

Human Talent Consulting Marylène Ratsisalozafy

Nous revoici avec une interview très particulière. Après avoir reçu ici Cynthia Ramanankasina ou encore Mamy Ravatomanga, nous avons l’honneur de vous présenter une jeune femme qui semble ne vivre que de GRH et de RH. Ladies & Gentlemen, Marylène Ratsisalozafy !

Bonjour Marylène Ratsisalozafy, bienvenue sur Taninjanakay. Pouvez-vous nous en dire plus sur vous ?

Je me présente, Marylène Ratsisalozafy, CEO du cabinet de conseil en ressources humaines Human Talent Consulting SARL

Créé en 2018, je m’y consacre pleinement aujourd’hui pour proposer des services personnalisés et sur mesure à nos clients et partenaires.

Notre cabinet RH composé d’une équipe pluridisciplinaire, travaille avec plusieurs types de structure dans divers domaines et est spécialisée dans le digital, l’IT.

Passionné par les RH mais aussi l’entreprenariat, je suis aussi depuis quelques mois, coach formateur en RH à l’ISCAM pour les 2eme et 3eme année.

J’y partage ma passion, je donne des conseils aux jeunes qui entrent dans la vie active en tant que salarié ou entrepreneur.

Je fais aussi la même chose auprès de certains quartiers défavorisés pour de la réinsertion sociale avec l’association Sharemada.

Human Talent Consulting Marylène Ratsisalozafy

Il semble que votre cœur ne bat que pour la RH. Quand et comment avez-vous su que c’était VOTRE voie ?

Les relations humaines sont effectivement quelque chose qui me passionne depuis mes débuts. Cela permet de rencontrer des personnes extraordinaires avec des parcours, une façon de penser à chaque fois  différente. On apprend des autres, on partage, et ça c’est extra.


Cela à commencé je pense depuis le choix de ma série Économie et sociale au lycée ou j’ai découvert les sujets de société, la sociologie, et cela à pu être renforcé sur mes années universitaires qui m’ont poussés sur cette voie pour en faire le cœur de ma carrière.

Parlez-nous de Human Talent Consulting

Human Talent Consulting est mon premier bébé 😀

Après quelques années dans des structures bancaires et offshores sur des postes en ressources humaines, j’ai très vite compris le besoin d’accompagnement, le plus qu’une structure externe pouvait apporter à une entreprise dont la concurrence est rude.

Ajouté à cela, mon tempérament touche à tout,  mes envies de créer, d’entreprenariat, j’ai donc fais le choix d’abandonner un poste en CDI qu’on me proposait pour créer HTC et m’y consacrer pleinement.

HTC est donc un pari osé de mariage entre start-up et cabinet de conseil. J’ai commencé seule, pour m’entourer petit à petit de jeunes collaborateurs puis de collaborateurs spécialisés dans divers domaines de la RH.


Nous avons aujourd’hui nos bureaux dédiés à Antanimora avec une équipe de 10 personnes confondues et des structures d’envergure nous font confiance.

Dans votre métier, vous êtes amenée à croiser différents profils. Comment trouvez-vous les candidats en général à Madagascar ?

Les candidats en général ont beaucoup de potentiel et de compétences chacun dans leur domaine.

Bien sur les exceptions restent mais je pense très objectivement que le problème de l’emploi actuellement est l’inadéquation entre le parcours estudiantin et les besoins du marché du travail.
Les jeunes seraient mieux accompagnés sur la réalité du monde du travail et du monde professionnel, ils seraient plus armés à la sortie de l’école.

Souvent, de nos jours, les jeunes choisissent n’importe quel emploi se présentant à eux, plutôt que de s’accrocher à leurs rêves. Qu’avez-vous à leur dire ?

Et à contrario, des jeunes en manque de bagages qui s’accrochent à leur rêve et se heurtent souvent à la réalité du travail une fois dedans.

Ces jeunes dont vous me parlez sont ces personnes qui ont des charges, des responsabilités qui ne peuvent faire autrement malheureusement. Ou alors, ces jeunes n’osent pas sortir de leurs zones de confort et arrivent à s’épanouir tant bien que mal dans leur situation.

Ces jeunes dont je vous parle sont ceux à qui on  a vendu du rêve, promis des choses impossibles (école, parents, entourage…) dés la sortie de l’école et refusent toutes opportunités ne correspondant pas à ce rêve qui malheureusement ne se réalise pas toujours tout de suite..

Taninjanakay est un blog qui a pour vocation d’inciter les Malagasy à trouver leur voie. Que conseillerez-vous à nos lecteurs, en ces temps de crise ?

De prendre le temps : de vivre, d’explorer, d’essayer, de trouver son ikigai (l’équilibre entre ce qu’on aime et son travail). Ces temps nous à appris à réviser nos priorités, notre façon de faire et de penser.

Er d’oser : Oser aller au delà de ce qu’on a déjà fais, oser faire autrement, oser faire face à notre environnement pour être acteur de sa vie.

D’après vous et de par votre expérience dans la GRH, qu’est-ce qui manque au marché du travail en général à Madagascar ?

Un peu de folie j’oserai dire.

De la part des recruteurs qui gagneraient je pense à découvrir ces profils atypiques qui ne coche aucune ( ou pas toutes) les cases.

De la part des candidats qui eux gagnerai à exploiter leur véritables compétences en sortant de leur zone de confort, en faisant autre choses que de la gestion, car le monde change, les besoins des entreprises avec.

Encore merci d’avoir accepté de répondre à nos questions, Marylène Ratsisalozafy. Le mot de la fin, pour nos lecteurs ?

Merci à vous pour cet échange, à nos lecteurs, entreprises, étudiants, à la recherche d’un nouveau poste, si nous avons la même vision, contactez moi, contactez le cabinet pour de belles aventures.

5 raisons d’éviter tout ce qui est anxiogène

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Je viens de revoir des photos assez traumatisantes dans mon fil d’actus. Fort heureusement, il s’agissait de montages. Cela m’a fait penser à une chose : pourquoi aimons-nous les choses anxiogènes ? Rien que dans la presse, nous avons tout une floppée d’informations anxiogènes chaque jour. Aujourd’hui, sur Taninjanakay, nous allons surtout expliquer en quoi il est intéressant d’éviter ces choses-là.

Les choses anxiogènes créent des blocages psychologiques

À force de laisser notre cerveau absorber tout un tas d’idées négatives et de scènes anxiogènes, nous créons nous-même un environnement peu propice au développement personnel.

En effet, si se faire peur est un moyen pour certains de goûter aux joies de l’adrénaline, les choses peuvent dégénérer chez d’autres. Les conséquences peuvent alors être importantes : peur de l’échec, crainte du moindre changement,

La vie n’est-elle pas assez compliquée à votre goût ?

Les choses anxiogènes dictent à notre cerveau les nouvelles règles :

  • Pas de nuance dans l’évaluation de la pensée. C’est noir ou blanc : lorsqu’une chose n’est pas réussie, l’échec est total.
  • Dramatiser autant que possible. Lorsque les choses ne paraissent pas graves, les apparences sont trompeuses. Notre cerveau, habitué à ingurgiter des pensées négatives et anxiogènes, en devient avide. Lorsqu’un événement se produit, nous avons alors tendance à penser que c’est plus grave que ça en a l’air.

L’anxiété peut s’aggraver et altérer profondément votre santé

L’addiction aux choses anxiogènes peut amener à un déséquilibre psychologique, voire même à des difficultés sévères à raisonner normalement.

Dans certains cas, on parle même de Trouble Anxieux Généralisé (TAG). Bien que ce trouble ne concerne qu’environ 1,5 % de la population, il mérite qu’on se penche dessus et qu’on comprenne la corrélation avec les pensées anxiogènes.

Il est vrai que le TAG intervient souvent après avoir vécu des événements traumatisants. Cependant, lorsqu’on est trop souvent plongé dans des pensées et des situations anxiogènes, on peut dériver peu à peu vers le TAG.

Il peut alors en résulter une phobie des expériences, un manque sévère de confiance envers les autres, sans oublier la préoccupation permanente de ce qui peut survenir dans un futur proche ou lointain. Attention, c’est un trouble qui vous empêchera de vivre dans le présent, ni d’apprécier les choses de la vie, encore moins d’avancer.

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Attention, les choses anxiogènes peuvent alimenter la paranoïa

Pour bien des gens, il est excitant voire même rassurant de plonger dans un écosystème anxiogène. Paraît-il que ça leur fait réaliser à quelle point la vie, la vraie, est belle.

Souvent pourtant, on se brûle à force de jouer avec le feu. Lorsque nous habituons notre cerveau à vivre des moments et des situations anxiogènes, nous conditionnons peu à peu le subconscient à considérer ces choses-là comme normales.

Viennent alors les pensées négatives, voire la paranoïa. Nous ne savons plus distinguer la réalité de la fiction, lorsque le cerveau, lui-même induit en erreur, nous joue des tours. Nous perdons alors peu à peu la notion de confiance (en soi et envers les autres), nous avons des craintes en permanence, un peu comme si nous étions victimes d’hallucinations.

Le fait de plonger dans le passé peut vous empêcher de vivre le moment présent, voire même gâcher votre futur. Par exemple, c’est le cas lorsque vous vous mettez à fouiller les vieux dossiers de votre partenaire (ses ex, sa vie avant vous, etc.)

Les pensées anxiogènes détruisent toute vision positive

Les pensées anxiogènes sont totalement nocives, dans la mesure où elles vont réduire à néant toute notion de vision positive.

Le manque de confiance généré par les choses anxiogènes en est la principale source. Par exemple, si quelqu’un nous complimente au travail, nous allons penser que c’est par hypocrisie ou tout simplement par gentillesse. Si un travail est récompensé, c’est par chance ou par hasard, mais aucunement par le fruit de l’effort.

C’est à se demander si c’est gratifiant d’avoir une vision aussi bancale des choses, au point de ne plus pouvoir la réalité comme elle l’est vraiment.

La qualité, une notion que nous ne devons plus négliger

Qualité Madagascar Vita Malagasy Tanimbolinay

Voilà maintenant plus de deux décennies que nous n’entendons que des mots péjoratifs associés au « vita gasy ». En 2021, n’y a-t-il vraiment aucun moyen de renverser cette tendance ? Peut-être qu’il faudrait avant tout un changement radical de mentalité ?

Vita Malagasy : état des lieux

Madagascar regorge de talents, c’est indéniable. Nous avons des artisans, des artistes, des talents culinaires, mais aussi des personnes qui excellent dans leur métier.

Le souci, c’est que l’image du Vita Malagasy ne se relève toujours pas. Autrefois, on attribuait cet échec au socialisme. Quand on y pense, c’était l’époque rêvée pour faire émerger le savoir-faire local. Au lieu de cela, nous avons préféré bouder et attendre les produits importés.

Aujourd’hui, on voit de plus en plus d’initiatives qui ont pour vocation de mettre en exergue ces talents dont nous sommes riches à Madagascar.

D’un côté, il y a les consommateurs qui avouent ne pas encore être prêts à débourser « une telle somme pour des produits locaux ». D’un autre côté, il y a une grande majorité d’artisans et de professionnels qui ne sont pas encore en mesure de respecter leurs engagements, tant dans les délais qu’au niveau de la qualité.

Entretenir de nouvelles relations avec le travail

Il n’y a pas de secret, il faut redoubler d’efforts pour que les produits locaux soient enfin considérés à leur juste valeur.

Le talent est bien là. Mais il ne suffit pas. Quel plaisir d’avoir goûté une pâte à tartiner locale, un jour de foire en plein Analakely… Quel délice de lire les articles de blog d’un rédacteur malagasy, sur le développement personnel

Mais il nous faut réapprendre à travailler. Il y a de nombreuses notions que nous avons oubliées avec les années : l’amour du travail bien fait, mais surtout l’amour du travail tout court. Nous sommes obnubilés par l’argent, si bien que nous en oublions souvent l’essentiel.

C’est à cause de cela qu’on voit du fromage artisanal, dont l’affinage n’est pas encore terminé, atterrir dans les vitrines et les étals. Et on s’étonne que la réputation des artisans en pâtisse.

Générations émergentes, gardez ceci à l’esprit

Nous espérons du fond de notre cœur que des jeunes Malagasy liront ces lignes à leurs heures perdues. Gardez toujours à l’esprit que rien ne vaut le travail bien fait. Dans tout ce que vous entreprenez, visez la qualité avant tout.

Laissez tomber la précipitation et maturez davantage vos idées. Cela commence même dans vos choix de vie et de carrière.

Abandonnez les raccourcis et prenez le temps de peaufiner votre travail. Pensez au long terme et à l’aboutissement, plutôt qu’à l’argent facile qui ne servira qu’au court terme.

Recevez les critiques, et recevez-les positivement. Travaillez chaque jour en vue d’obtenir la meilleure qualité possible. Ce n’est qu’ainsi que vous redorerez le blason du Vita Malagasy, et ce n’est pas impossible !

Interview du mois : Mamy Ravatomanga, numéro 1 du Groupe Sodiat

mamy ravatomanga taninjanakay

La Chambre de Commerce et d’Industrie d’Antananarivo vient de célébrer son centenaire le 10 décembre dernier, événement au cours duquel plusieurs personnalités économiques ont été décorés. Nous avons eu la chance de croiser l’un des récipiendaires de distinctions ce jour-là, et pas n’importe lequel : Mamy Ravatomanga, du Groupe Sodiat.

Taninjanakay : Bonjour M. Mamy Ravatomanga, merci d’avoir accepté cet entretien. Bienvenue sur Taninjanakay, un blog dédié aux Malagasy et leur potentiel.

M.R : Je vous en prie. Il est vrai que le temps ne me permet pas souvent d’accorder des interviews, mais c’est toujours un plaisir lorsque j’en ai l’occasion.

Taninjanakay : La Dignité de Grand-Croix 2ème Classe, ce n’est pas rien. Quel est votre sentiment à cet instant ?

M.R : Je ne vous le cache pas, je suis content. Mais c’est surtout la satisfaction d’être parvenu à faire grandir le Groupe Sodiat, et de le maintenir à flots trente ans après qui m’envahit de joie. Cette distinction, c’est comme une consécration.

mamy ravatomanga taninjanakay

Taninjanakay : C’est vrai, votre groupe fête ses 30 ans cette année. Quel est le secret de cette longévité ? Comment expliquez-vous cette réussite ?

M.R : Il n’y a pas de secret. Tout repose dans le travail et l’amour du travail. Ce n’est pas évident de se lancer dans l’entrepreneuriat, surtout quand on commence avec trois fois rien. Beaucoup s’imaginent que c’est facile et qu’il suffit de s’appeler Mamy Ravatomanga.

Cependant, je peux dire que j’ai toujours donné une importance particulière à mes collaborateurs. Contrairement à ceux qui pensent essentiellement à leur CA, je garde comme objectif ultime le maintien de tous ces emplois que mes entreprises offrent.

C’est une réussite en soi de voir les mois et les années défiler et de constater que ce nombre d’emplois est maintenu, ou progresse.

Taninjanakay : Justement, par rapport à cette gestion de votre personnel, quel conseil donneriez-vous aux entrepreneurs ?

Vous savez, chacun a ses propres manières. Il n’y a pas de formule exacte pour ça. Personnellement, je choisis mes collaborateurs avec le plus grand soin. Ce n’est qu’ainsi que je peux leur donner toute ma confiance. C’est avec eux et grâce à eux que le Groupe Sodiat est ce qu’il est aujourd’hui.

Quand vous n’avez pas confiance en vos collaborateurs, vous ne pouvez pas entreprendre sereinement. Et le plus souvent, cela paye parce qu’ils savent se montrer dignes de cette confiance.

mamy ravatomanga taninjanakay

Taninjanakay : Encore merci M. Mamy Ravatomanga de nous avoir accordé de votre temps. Un dernier conseil pour les jeunes entrepreneurs qui démarrent ?

Pas grand-chose, si ce n’est de rester focalisés sur leurs objectifs.

L’entrepreneuriat n’est pas chose facile, loin s’en faut. Lorsque les aléas de la vie rendent vos objectifs difficiles à atteindre, redoublez d’efforts et d’ingéniosité, mais ne revoyez surtout pas vos objectifs à la baisse. Ce n’est qu’avec un mental positif que vous pourrez avancer.

Merci à vous Taninjanakay pour l’initiative et bon courage dans votre noble quête.

Stages et bénévolat : bons plans ou pas ?

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Tout au long d’un parcours professionnel, nous sommes tous confrontés aux épreuves des stages. Mais au-delà des stages obligatoires, que faut-il penser des stages et du bénévolat ?

Ce qu’il faut savoir sur les stages et le bénévolat

Le stage est la mise en pratique des théories acquises au cours du cursus scolaire ou universitaire. Il permet au stagiaire de se situer réellement dans le monde professionnel. Le stage se déroule le plus souvent en entreprises à but lucratif.

Le stagiaire aura des missions précises, l’objectif étant d’apprendre un métier ou une fonction bien définie. Il sera évalué sur l’accomplissement d’un nombre de tâches qui lui seront confiées. Le stage peut être rémunéré ou non, selon le contrat établi entre le stagiaire et son employeur.

Le bénévolat par contre se caractérise par sa dimension plutôt « sociale ». Il n’exige pas forcément la possession d’un diplôme ou d’un niveau technique particulier.

De ce fait, il est plus flexible, avec des horaires moins imposants. Il se focalise sur le niveau d’engagement du bénévole envers une cause.

On peut l’exercer au sein d’associations à but non lucratif dans des domaines variés (culturel, sportif, artistique, social, environnemental…). Cependant, il est toujours non rémunéré.

stages bénévolat taninjanakay

Un stage non rémunéré, oui ou non ?

Les stages peuvent être obligatoires dans certains établissements scolaires ou universitaires. Un certificat de stage et un rapport de stage de qualité constituent parfois une condition de passage en classe supérieure ou d’obtention du diplôme de fin d’études.

Vu sous cet angle, les étudiants peuvent percevoir le stage comme une phase contraignante. Les jeunes, si le choix leur est offert, opteraient sûrement pour trois mois de vacances bien méritées au bord de la mer, plutôt que de passer ces trois mois au fond d’un mini-bureau improvisé, encore moins s’il est non rémunéré.

Cependant, refuser un stage non rémunéré est une erreur monumentale. Le stage est une période d’apprentissage. Dans tous les cas, le stagiaire sera gagnant en expérience et en capacité.

Nous sommes parfois prêts à payer le prix fort pour suivre une formation, et pourtant le stage est en soi une formation gratuite. La rémunération n’est qu’un bonus, si elle existe.

Sinon, il faut penser au capital « connaissances » qui sera acquis à l’issue de cette expérience, et cela sera largement mieux qu’un salaire.

Par ailleurs, le bénévolat est purement un choix personnel. Si une personne prend la décision de faire du bénévolat, c’est parce qu’elle est totalement convaincue par la cause qu’elle va défendre, et qu’elle veut vraiment donner de son temps pour cette cause, sans rien attendre en retour.

S’armer de compétitivité dans la recherche de travail

Le marché du travail est très compliqué de nos jours. Le taux de chômage est continuellement en hausse. La concurrence est rude. C’est pour cela qu’il faut tout miser au moment de la recherche d’emploi.

Un étudiant qui a déjà effectué un stage, grâce à son expérience, aura l’avantage durant le processus de recrutement. Il saura comment mettre en valeur son dossier de candidature. Il saura mieux convaincre son recruteur au moment de l’entretien d’embauche.

Faire un stage ou du bénévolat est un geste d’humilité. C’est un investissement personnel. Ce sont des points que les recruteurs apprécient beaucoup. Ce sont donc de bons moyens pour booster votre profil et votre CV.

EDIT : Bien que l’information n’ait pas encore pu été vérifiée, il semblerait que le Groupe Sodiat de Mamy Ravatomanga prépare un programme de stages au sein de ses entreprises, pour faciliter l’inclusion professionnelle des jeunes diplômés. Affaire à suivre donc.

volontaire bénévolat madagascar taninjanakay

Se forger une personnalité convaincante

Dans le bénévolat, on agit pour de nobles causes. Cela peut être à la fois passionnant et très valorisant. Se sentir utile, pouvoir participer dans une cause qui nous tient à cœur est un excellent point pour le développement personnel.

C’est tellement bon pour le moral, car cela donne du sens à notre vie, à notre existence. Le bénévolat, comme le stage d’ailleurs, forge le caractère. Décider de faire un stage ou du bénévolat est un signe de responsabilité.

Cela veut dire que, non seulement on prend notre vie et notre carrière en mains, mais aussi que l’on veut aider notre prochain. C’est un don de soi.

Il n’y a pas meilleure rémunération que de savoir que notre apport a contribué à des changements positifs. Les employeurs sont facilement séduits par ce type de personnalité passionnée, désintéressée et engagée.

S’ouvrir à de nouveaux horizons

Quand nous sommes en stage ou en bénévolat, nous sommes forcément en relation avec des gens. Nous apprenons les codes du monde du travail, nous améliorons notre façon de vivre en société, nous grandissons.

Nous avons des relations professionnelles. Ces nouveaux contacts dans notre carnet d’adresses pourraient ouvrir de nouveaux horizons pour notre future carrière, nos futurs projets.

L’avenir n’est pas le fruit du hasard, il est entre nos mains. Il faut nous donner les moyens, il faut s’investir. Et il ne faut surtout pas avoir peur ni honte de commencer au bas de l’échelle. Ces efforts payeront sûrement plus tard.

Le stage et le bénévolat sont peut-être des sacrifices maintenant, mais ce sont des expériences enrichissantes, et ils donneront un coup de pouce inestimable à notre avenir professionnel.

Interview du mois : Cynthia Ramanankasina, talent et chercheur de talents

Taninjanakay be soa développement personnel Madagascar

Aujourd’hui, nous avons l’honneur de recevoir Mademoiselle Cynthia Ramanankasina à notre micro. À même pas trente ans, ce petit bout de femme ne cache pas ses ambitions et ses projets sont pour le moins inspirants.

Taninjanakay : Bonjour Mlle Ramanankasina. Bienvenue chez Taninjanakay, nous sommes un site qui veut mettre en avant les Malagasy, leurs talents et leurs initiatives. Nous sommes honorés que vous ayez accepté de répondre à nos questions. Faisons connaissance, si vous le voulez bien.

C.R : Bonjour. J’ai 27 ans et je suis Human Resourced Business Partner dans une entreprise de fintech leader à Madagascar.

Taninjanakay : Pouvez-vous nous parler de votre orientation professionnelle, et des raisons qui ont motivé ce choix ?

C.R : Si on regarde mon parcours , il est assez atypique et a évolué avec le temps … d’un bac littéraire avec spécialisation en espagnol , puis une licence en Business Administration option RH, ensuite un Master en Entrepreneuriat et Innovation et enfin un Master en Développement des RH.

Mon choix de carrière est une suite logique de mes expériences et agréablement une combinaison de ce que je suis ce que je sais faire et aime faire. Ce qui me motive au quotidien c’est le sens que je donne à mon métier, j’apprends davantage chaque jour, on me challenge et tout est à mettre en place…

Taninjanakay : Il semble qu’en parallèle, vous ayez des projets plein la tête et des initiatives en cours ?

C.R : Oui des tas de projets. Il faut en avoir. J’ai créé Be.Soa, mais nous en reparlerons une autre fois 😉

Taninjanakay be soa développement personnel Madagascar

Taninjanakay : Malgré votre jeune âge, ça en fait des réalisations et des projets. Comment parvenez-vous à gérer votre temps et votre énergie ?

C.R : Pour le moment je fais les choses au feeling … Mon travail me prend beaucoup de temps. Mais j’ai un suivi de ces projets. Et pour ce qui est de l’énergie, j’en ai encore à revendre haha. Ce n’est jamais un problème quand on croit en soi et en ce qu’on fait, surtout quand on sait pourquoi on le fait

Taninjanakay : Un mot sur le rôle de la femme dans le monde (dans tous les domaines) ?

C.R : C’est un sujet que j’adore. Je pense que la femme a naturellement ce potentiel de leader. C’est inné chez une femme de partager sa vision et de rassembler. Elle incarne une force et une détermination qui sont utiles au développement des pays, en particulier sur le plan humain.

Les femmes devraient s’affirmer davantage et agir à leurs niveaux. C’est leur rôle de montrer l’exemple aux jeunes.

Taninjanakay be soa développement personnel Madagascar

Taninjanakay : Merci Cynthia Ramanankasina d’avoir répondu à nos questions. Pour finir, que souhaitez-vous dire aux jeunes de Madagascar, avant qu’ils n’abordent le monde professionnel ?

C.R : Il y a un vieil adage qui dit « Qui veut aller loin travaille sa monture ». Avant d’entrer sur le marché du travail, développez-vous personnellement et intellectuellement. Soyez curieux, cultivé et visionnaire. Vous aurez alors de la plus-value à étaler sur la table des négociations lors de votre entretien.

Réussir sa vie ou réussir dans la vie : que voulez-vous ?

réussir sa vie Taninjanakay Madagascar

En arrivant sur terre, notre vie dépendait entièrement de nos parents. Par instinct donc, nous avons accroché notre vie à la leur. Pourtant, tout en prenant soin de leurs enfants, leur rôle de tout parent est de les rendre progressivement autonomes. En grandissant, nous devenons des êtres à part et responsables de notre vie. C’est là que se pose la question existentielle de savoir ce qui compte pour nous, réussir dans la vie ou réussir sa vie. Voyons-en la différence.

Réussir dans la vie c’est quoi ?

Enfants, nous voyions la vie à travers le regard de nos parents. Réussir signifiait parvenir à suivre le chemin qu’ils indiquaient.

Plus tard, d’autres personnes se sont ajoutées à ces yeux qui mesuraient si oui ou non nous avons réussi. Ce sont les professeurs d’école, nos amis, notre entourage et les gens que nous côtoyons.

On se met alors à se situer par rapport aux paramètres préétablis et des stéréotypes ont sont sortis. Réussir dans la vie est fortement associé à la réussite sociale.

Souvent, cela signifie arriver à bâtir une carrière professionnelle, à fonder une famille et d’avoir une position enviable. C’est un exercice où certains excellent, pour ne citer que Mamy Ravatomanga.

C’est encore mieux si cette ascension sur l’échelle sociale se fait avec le plus d’échos possible. En effet, avoir du succès dans la vie inclue aussi être célèbre.

Quand une personne évolue dans les hautes sphères de la société, on parle aussi de réussite. Vivre de telle sorte à ne plus craindre pour ses vieux jours est aussi une facette du succès.

En résumé, réussir dans la vie c’est avoir amassé des biens, des compétences et avoir une existence qui suscite le respect et l’admiration.

Cela implique donc une quête perpétuelle vers le haut et ne s’arrêter qu’une fois au sommet et vraiment à l’abri.

réussir sa vie Taninjanakay Madagascar

Réussir sa vie, un Graal dont nous devrions faire la quête

Comme vous l’avez constaté, réussir dans la vie dépend en grande partie du regard des autres et des biens ostentatoires. Réussir sa vie, c’est toute autre chose.

Cela se rapporte principalement à la qualité de vie. Ce n’est pas axer sa vie sur le matériel, mais accorder plus d’attention au bien-être. Un peu comme de cette pensée malgache qui parle de vivre dans une chaumière, mais le lait ne manque pas. C’est vivre assez modestement, mais aligné à ses objectifs et ses idéaux.

Réussir sa vie c’est vivre la vie que l’on s’est imaginée. Là, chacun est libre de donner la définition et le sens qui se rapproche le plus de ses ressentis.

Cela peut être une vie confortable, mais sans chichis. Cela peut aussi vouloir dire parvenir à réaliser ses désirs les plus fous ou accomplir une mission de vie.

La ligne directrice pour réussir sa vie est de rester fidèle à soi-même. Ensuite, ce qui serait encore mieux, c’est de s’entourer de gens qui respectent cette vision.

réussir sa vie Taninjanakay Madagascar

Réussir les deux, rien de mieux !

Il y a des personnes qui acquièrent la réussite matérielle sans se détourner de l’essentiel. Il est donc possible de mixer les deux.

C’est par exemple le cas de l’acteur Keanu Reeves qui en dépit de sa célébrité et de sa fortune est resté très simple. Il a identifié sa passion qui est le cinéma et en vit bien.

Cependant, il n’a aucun attrait pour la vie de star. Il accorde beaucoup de valeur à la gentillesse et à la générosité. Sa fortune lui sert surtout à participer à de nombreuses œuvres caritatives qu’il tait volontairement. Il aime le goût des plaisirs simples comme de discuter avec des inconnus dans le métro.

Il est tout à fait possible de réussir dans la vie tout en réussissant sa vie. En tout cas, c’est ce qu’on vous souhaite !

Aujourd’hui, savez-vous ENFIN quel métier vous rêvez de pratiquer ?

Durant tout notre parcours scolaire, on ne cesse de nous demander quel sera le métier que nous allons pratiquer à l’avenir. C’est une question à laquelle certains ont du mal à répondre, même à l’âge adulte. D’autres en revanche, n’ont aucune difficulté à dire qu’ils veulent être pilotes, serveuses, pompiers ou encore gardiens de la paix. Aujourd’hui, savez-vous ENFIN, quel métier vous rêvez de faire ?

taninjanaka choix métier Madagascar

À Madagascar, l’orientation professionnelle pose vraiment problème

Il est très difficile d’envisager un quelconque développement, dans un pays où les jeunes ont du mal à savoir ce qu’ils veulent vraiment faire de leur vie.

Certes, il y a bien quelques pistes qu’on peut explorer grâce au système éducatif, qui consiste à choisir entre un enseignement technique et un enseignement général à partir de la classe de troisième.

Mais est-ce que cela est réellement suffisant ? À mon sens et de par mon expérience personnelle, il n’y avait que deux paramètres qui conditionnaient ce choix : être plus libre et se retrouver entre mecs et suivre une formation technique, ou être dans des classes mixtes pour flirter avec les camarades de classe.

Est-ce que la fameuse question – qu’on nous pose chaque année – est bien suffisante pour nous aider à choisir notre parcours ? Est-ce que le fait de nous demander tous les ans ce qu’on voudrait faire comme métier est suffisant ? Je ne pense pas.

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L’avis de nos parents n’aide pas tant que ça

Les jeunes manquent de perspectives à Madagascar. On leur demande ce qu’ils veulent faire comme métier, mais ils n’ont de choix que les métiers qui sont les plus connus : médecins, comptables, cuisiniers, etc.

Alors qu’en est-il de nos rêves ? Pourquoi limitons-nous nos projets à l’existant ? Pourquoi est-ce qu’on nous empêche de voir au-delà de la clôture ?

Il faut avouer que l’éducation des parents y est pour quelque chose, et la pauvreté accentue davantage ce phénomène. Quel jeune n’a jamais entendu un adulte lui dire qu’aujourd’hui on ne doit plus choisir le métier qu’on veut pratiquer, mais qu’il faut se contenter de ce que le marché du travail a à nous offrir ?

« Tsy mifidy izany intsony izao fa izay misy dia atao e ! Na tsy hainao aza dia rehefa ao dia hay ho azy ».

C’est précisément le fond du problème : nous avons peut-être un excellent comptable qui s’est retrouvé malgré lui aux fourneaux, un opérateur tchat SMS qui aurait pu faire une brillante carrière en tant que juriste, un agent de caisse à la banque qui aurait pu avoir une carrière de chanteur professionnel, etc.

Pourquoi faut-il avoir des rêves et s’y accrocher ?

Nos rêves définissent ce que nous sommes. Quand on n’a pas de rêves, on est condamné au formatage de la société. On devient une personne lambda, sans direction précise et sans la moindre ambition.

Qui rêverait d’une telle vie ? Dans 50 ans, une telle personne pourrait-elle être fière de ses réalisations ? Serait-ce une fierté de dire « Moi, pendant toute ma vie, je me suis contentée de suivre le cours des choses. Je n’ai rien réalisé d’exceptionnel, mais je m’en félicite quand même ! »

Quand on a des rêves, il faut s’y accrocher et travailler dur pour y arriver. En effet, il n’est pas dit que ce sera facile, loin s’en faut. Et lorsque ça semblera plus difficile que prévu, il faudra redoubler d’efforts, travailler davantage, et surtout ne pas oublier le « think outside the box ».

Pratiquez un métier qui vous rend heureux !

Dans un excellent blog de développement personnel appelé Hazavana, j’ai lu un magnifique passage qui disait : « Dans la vie, il y a ceux qui réussissent dans la vie et ceux qui réussissent leur vie ».

Souvenez-vous que la vie sur terre ne fait que passer. L’argent peut rendre heureux, mais c’est un bonheur qui ne dure pas. Réussir dans la vie ne suffit donc pas ! Si avec ça vous réussissez aussi votre vie, il n’y a pas mieux.

Ce qui est certain, c’est que vous devez absolument consacrer votre existence à chercher ce Graal qu’est la réussite de votre vie. Il peut s’agir de votre vie personnelle ou de votre vie professionnelle. Mais concernant cette dernière, il n’y a pas de secrets : vous devez pratiquer un métier qui vous rend heureux.

D’ailleurs, il n’y a pas de mauvais métier. Les gens qui disent ça, généralement, sont ceux qui n’ont pas de rêves ou qui n’ont pas (pas encore) le courage de les réaliser.

Vous voulez être tatoueur, chanteur, chauffeur-livreur, cuisto, ingénieur informatique, pêcheur, ou autre ? La suite ne dépendra que de vous. Mais n’oubliez pas : appliquez-vous à être heureux !