Mois : décembre 2020

 

Interview du mois : Mamy Ravatomanga, numéro 1 du Groupe Sodiat

mamy ravatomanga taninjanakay

La Chambre de Commerce et d’Industrie d’Antananarivo vient de célébrer son centenaire le 10 décembre dernier, événement au cours duquel plusieurs personnalités économiques ont été décorés. Nous avons eu la chance de croiser l’un des récipiendaires de distinctions ce jour-là, et pas n’importe lequel : Mamy Ravatomanga, du Groupe Sodiat.

Taninjanakay : Bonjour M. Mamy Ravatomanga, merci d’avoir accepté cet entretien. Bienvenue sur Taninjanakay, un blog dédié aux Malagasy et leur potentiel.

M.R : Je vous en prie. Il est vrai que le temps ne me permet pas souvent d’accorder des interviews, mais c’est toujours un plaisir lorsque j’en ai l’occasion.

Taninjanakay : La Dignité de Grand-Croix 2ème Classe, ce n’est pas rien. Quel est votre sentiment à cet instant ?

M.R : Je ne vous le cache pas, je suis content. Mais c’est surtout la satisfaction d’être parvenu à faire grandir le Groupe Sodiat, et de le maintenir à flots trente ans après qui m’envahit de joie. Cette distinction, c’est comme une consécration.

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Taninjanakay : C’est vrai, votre groupe fête ses 30 ans cette année. Quel est le secret de cette longévité ? Comment expliquez-vous cette réussite ?

M.R : Il n’y a pas de secret. Tout repose dans le travail et l’amour du travail. Ce n’est pas évident de se lancer dans l’entrepreneuriat, surtout quand on commence avec trois fois rien. Beaucoup s’imaginent que c’est facile et qu’il suffit de s’appeler Mamy Ravatomanga.

Cependant, je peux dire que j’ai toujours donné une importance particulière à mes collaborateurs. Contrairement à ceux qui pensent essentiellement à leur CA, je garde comme objectif ultime le maintien de tous ces emplois que mes entreprises offrent.

C’est une réussite en soi de voir les mois et les années défiler et de constater que ce nombre d’emplois est maintenu, ou progresse.

Taninjanakay : Justement, par rapport à cette gestion de votre personnel, quel conseil donneriez-vous aux entrepreneurs ?

Vous savez, chacun a ses propres manières. Il n’y a pas de formule exacte pour ça. Personnellement, je choisis mes collaborateurs avec le plus grand soin. Ce n’est qu’ainsi que je peux leur donner toute ma confiance. C’est avec eux et grâce à eux que le Groupe Sodiat est ce qu’il est aujourd’hui.

Quand vous n’avez pas confiance en vos collaborateurs, vous ne pouvez pas entreprendre sereinement. Et le plus souvent, cela paye parce qu’ils savent se montrer dignes de cette confiance.

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Taninjanakay : Encore merci M. Mamy Ravatomanga de nous avoir accordé de votre temps. Un dernier conseil pour les jeunes entrepreneurs qui démarrent ?

Pas grand-chose, si ce n’est de rester focalisés sur leurs objectifs.

L’entrepreneuriat n’est pas chose facile, loin s’en faut. Lorsque les aléas de la vie rendent vos objectifs difficiles à atteindre, redoublez d’efforts et d’ingéniosité, mais ne revoyez surtout pas vos objectifs à la baisse. Ce n’est qu’avec un mental positif que vous pourrez avancer.

Merci à vous Taninjanakay pour l’initiative et bon courage dans votre noble quête.

Stages et bénévolat : bons plans ou pas ?

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Tout au long d’un parcours professionnel, nous sommes tous confrontés aux épreuves des stages. Mais au-delà des stages obligatoires, que faut-il penser des stages et du bénévolat ?

Ce qu’il faut savoir sur les stages et le bénévolat

Le stage est la mise en pratique des théories acquises au cours du cursus scolaire ou universitaire. Il permet au stagiaire de se situer réellement dans le monde professionnel. Le stage se déroule le plus souvent en entreprises à but lucratif.

Le stagiaire aura des missions précises, l’objectif étant d’apprendre un métier ou une fonction bien définie. Il sera évalué sur l’accomplissement d’un nombre de tâches qui lui seront confiées. Le stage peut être rémunéré ou non, selon le contrat établi entre le stagiaire et son employeur.

Le bénévolat par contre se caractérise par sa dimension plutôt « sociale ». Il n’exige pas forcément la possession d’un diplôme ou d’un niveau technique particulier.

De ce fait, il est plus flexible, avec des horaires moins imposants. Il se focalise sur le niveau d’engagement du bénévole envers une cause.

On peut l’exercer au sein d’associations à but non lucratif dans des domaines variés (culturel, sportif, artistique, social, environnemental…). Cependant, il est toujours non rémunéré.

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Un stage non rémunéré, oui ou non ?

Les stages peuvent être obligatoires dans certains établissements scolaires ou universitaires. Un certificat de stage et un rapport de stage de qualité constituent parfois une condition de passage en classe supérieure ou d’obtention du diplôme de fin d’études.

Vu sous cet angle, les étudiants peuvent percevoir le stage comme une phase contraignante. Les jeunes, si le choix leur est offert, opteraient sûrement pour trois mois de vacances bien méritées au bord de la mer, plutôt que de passer ces trois mois au fond d’un mini-bureau improvisé, encore moins s’il est non rémunéré.

Cependant, refuser un stage non rémunéré est une erreur monumentale. Le stage est une période d’apprentissage. Dans tous les cas, le stagiaire sera gagnant en expérience et en capacité.

Nous sommes parfois prêts à payer le prix fort pour suivre une formation, et pourtant le stage est en soi une formation gratuite. La rémunération n’est qu’un bonus, si elle existe.

Sinon, il faut penser au capital « connaissances » qui sera acquis à l’issue de cette expérience, et cela sera largement mieux qu’un salaire.

Par ailleurs, le bénévolat est purement un choix personnel. Si une personne prend la décision de faire du bénévolat, c’est parce qu’elle est totalement convaincue par la cause qu’elle va défendre, et qu’elle veut vraiment donner de son temps pour cette cause, sans rien attendre en retour.

S’armer de compétitivité dans la recherche de travail

Le marché du travail est très compliqué de nos jours. Le taux de chômage est continuellement en hausse. La concurrence est rude. C’est pour cela qu’il faut tout miser au moment de la recherche d’emploi.

Un étudiant qui a déjà effectué un stage, grâce à son expérience, aura l’avantage durant le processus de recrutement. Il saura comment mettre en valeur son dossier de candidature. Il saura mieux convaincre son recruteur au moment de l’entretien d’embauche.

Faire un stage ou du bénévolat est un geste d’humilité. C’est un investissement personnel. Ce sont des points que les recruteurs apprécient beaucoup. Ce sont donc de bons moyens pour booster votre profil et votre CV.

EDIT : Bien que l’information n’ait pas encore pu été vérifiée, il semblerait que le Groupe Sodiat de Mamy Ravatomanga prépare un programme de stages au sein de ses entreprises, pour faciliter l’inclusion professionnelle des jeunes diplômés. Affaire à suivre donc.

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Se forger une personnalité convaincante

Dans le bénévolat, on agit pour de nobles causes. Cela peut être à la fois passionnant et très valorisant. Se sentir utile, pouvoir participer dans une cause qui nous tient à cœur est un excellent point pour le développement personnel.

C’est tellement bon pour le moral, car cela donne du sens à notre vie, à notre existence. Le bénévolat, comme le stage d’ailleurs, forge le caractère. Décider de faire un stage ou du bénévolat est un signe de responsabilité.

Cela veut dire que, non seulement on prend notre vie et notre carrière en mains, mais aussi que l’on veut aider notre prochain. C’est un don de soi.

Il n’y a pas meilleure rémunération que de savoir que notre apport a contribué à des changements positifs. Les employeurs sont facilement séduits par ce type de personnalité passionnée, désintéressée et engagée.

S’ouvrir à de nouveaux horizons

Quand nous sommes en stage ou en bénévolat, nous sommes forcément en relation avec des gens. Nous apprenons les codes du monde du travail, nous améliorons notre façon de vivre en société, nous grandissons.

Nous avons des relations professionnelles. Ces nouveaux contacts dans notre carnet d’adresses pourraient ouvrir de nouveaux horizons pour notre future carrière, nos futurs projets.

L’avenir n’est pas le fruit du hasard, il est entre nos mains. Il faut nous donner les moyens, il faut s’investir. Et il ne faut surtout pas avoir peur ni honte de commencer au bas de l’échelle. Ces efforts payeront sûrement plus tard.

Le stage et le bénévolat sont peut-être des sacrifices maintenant, mais ce sont des expériences enrichissantes, et ils donneront un coup de pouce inestimable à notre avenir professionnel.